vendredi, mars 24, 2006

Sans titre


Edward Weston, "Dunes"

Ebauche d'une génèse de l'Illusion...

"Dans le monde lacunaire qui dispose du concept de trésor se constituent les premières formes de l'idéalisme, qui permet aux hommes d'éviter la vue lucide sur leur situation réelle. Le concept d'idéalisme est déja ici dans l'état d'ambiguité qui doit être le sien après l'intervention de Nietzsche: il ne désigne ni une situation élevée fondée sur le sentiment souverrain de soi-même, ni la conviction du primat de la sphère des idées, mais un syndrome d'illusions en reseau qui entourent une réalité invivable d'une enveloppe de reinterprétations et de transfigurations. Parce qu'elles se soutiennent les unes les autres, les illusions arrivent massivement; lorsque leurs rouages fonctionnent bien, elles s'assemblent pour former un collège de suggestions; un auteur ayant le sens de l'ordre et de la succession peut les relier afin de former un système. Qu'est-ce qu'un système de pensée, sinon un trésor pour personnes qui n'en ont pas?" (Peter Sloterdijk, in "Sphères III. Ecumes", chapitre 3 "Antigravitation et gâterie", section 6, p.683; Maren Sell Editeurs, janvier 2005)

jeudi, mars 09, 2006

Le nihilisme est notre délassement à nous...

"Pour un guerrier de la connaissance, qui est toujours en lutte contre de laides vérités, la conviction qu'il n'y a pas de vérité est un grand bain rafraichîssant, un repos de tous les membres. Le nihilisme est notre délassement à nous..." (Nietzsche, Fragments Posthumes 1888-1889)

mercredi, mars 08, 2006

End of Days


"End of Days", Kirkwood, New Brunswick, 2005,
par Eric Boutilier-Brown (copyright)

mardi, mars 07, 2006

Jalons pour une éthique rebelle

"Contester la manière dont s'organise axiologiquement un monde suppose d'abord de se maintenir face à lui, et se maintenir pour se rebeller: la rébellion comme résultante et finallement seule potentialisation possible du maintien intérieur, de l'attitude du "haut des cimes" "

Il y'a ceux qui acquiescent à l'ordre des choses; et il y'a ceux qui se maintiennent face au monde,et qui se maintiennent pour se rebeller. Comme on peut aisemment le deviner, Michel d'Urance a opté pour la deuxième attitude. Dans le court texte "Jalons pour une éthique rebelle. Axes-Tensions-Matrice ", aidé par une lecture conséquente de grands ainés (Nietzsche, Heidegger, Sloterdijk...), il jette quelques torches destinées à nous faire distinguer les contours d'une véritable ontologie rebelle. Haut, trés haut au-dessus des gesticulations contestatrices que l'actualité nous donne en pature, c'est ici à une râre méditation "du haut des cimes" que l'on est convié, dans un style d'une exceptionnelle poésie!


Michel d'Urance, "Jalons pour une éthique rebelle [Axes-Tensions-Matrice]" (Aléthéia, janvier 2005)

La liberté et sa détresse



"Avec la modernité (mais sans doute sommes-nous déja en train de la quitter), une foule de choses sont apparues. "Des choses aussi belles, vides, grandioses, efficaces ou effroyables que les cuisinières à gaz et les chambres à gaz, la micro-chirurgie aux rayons lasers et la mort par les rayons radioactifs, les demoiselles d'Avignon et Les combattantes hardies de l'usine de camions, leprocès et les autres procès, la liberté de la presse et l'inanité d'une si grande presse", peut-on lire dans le présent essai.Peu importe que l'effondrement du communisme annule un des termes des oppositions précédentes: le malaise de notre époque, sa perte d'âme, s'éclaire d'une lumière plus crue. Sa critique n'en devient que plus impérieuse.Tout critiquer, tout questionner, les valeurs mêmes de l'époque y compris: voila un des traits clés qui marquent -et honorent- notre temps. Jamais, en effet, l'esprit critique, révolté, n'avait été porté si loin. Il est rare pourtant que la mise en question de nos valeurs devienne -comme c'est le cas de celivre paradoxal- indissociable de leur éloge: comme si les deux allaient de pair, comme si c'était d'une source commune que jaillissaient des choses aussi opposées que la démocratie et le totalitarisme, la liberté et la futilité, le respect de la différence et l'amalgame ou tout se vaut dans l'indifférenciation."


"La liberté et sa détresse. Le désenchantement de la modernité", par Xavier Ruiz-Portella (Ousia, 1993)

L'intelligence du mal


"Le Mal c'est le monde tel qu'il est et tel qu'il a été, et on peut on avoir la considération lucide. Le malheur, c'est le monde tel qu'il n'aurait jamais dû être - mais au nom de quoi? Au nom de ce qui devrait être, au nom de Dieu, ou d'un idéal transcendant, d'un Bien qu'on serait bien en mal de définir." (Baudrillard, "Le pacte de lucidité")

Sans titre


Nude, 1936, par Edward Weston

"Aprés avoir fait de nous des voyageurs flexibles et indifférenciés..."

"Après avoir fait de nous des voyageurs flexibles et indifférenciés, gaiement en partance (mais douloureusement concernés par les inégalités), après avoir méticuleusement violé notre vie privée, dérobé puis lacéré nos idéaux, pillé nos vestiges et vomi sur notre mémoire, .... " suite de la note de Ludovic

"Shadowing the world"


« Shadowing the world – Suivre le monde comme son ombre, pour en effacer les traces montrer que, derrière ses fins supposes, il ne va nulle part.C’est par là que la pensée rejoint l’événement du monde – non pas l’occurrence d’une totalité introuvable, mais celle du monde tel qu’il est, dans son occurrence imprévisible. » (Baudrillard, "Le pacte de lucidité")