dimanche, mai 27, 2007

Kenneth White - Introduction à la géopoétique


"Ce qui marque cette fin du XXe siècle, au-delà de tous les bavardages et de tous les discourssecondaires, c’est le retour du fondamental, c’est-à-dire du poétique. Toute création de l’esprit est, fondamentalement, poétique.

Il s’agit de savoir maintenant où se trouve la poétique la plus nécessaire, la plus fertile, et de l’appliquer.

Si, vers 1978, j’ai commencé à parler de «géopoétique», c’est, d’une part, parce que la terre (la biosphère) était, de toute évidence, de plus en plus menacée, et qu’il fallait s’en préoccuper d’une manière à la fois profonde et efficace, d’autre part, parce qu’il m’était toujours apparu que la poétique la plus riche venait d’un contact avec la terre, d’une plongée dans l’espace biosphérique, d’une tentative pour lire les lignes du monde.
...."


Texte inaugural
Pour l’Institut de géopoétique
Le 26 avril 1989
Kenneth White

Considérations premières - Kenneth White
A propos de culture
Que faut-il entendre par «poétique»?
Perspectives historiques
Développements scientifiques
Ouvertures philosophiques
Éléments d’une poétique d’envergure
Textes extraits du Cahier n°1 de l'Atelier du héron (automne 94)
Méditations de la plage blanche
Extrait du Plateau de l'albatros (Grasset 1994)




L'Archipel, le serveur de l'Institut International de Géopoétique

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lundi, mai 21, 2007

Pérégrinations intellectuelles & dissidentes Italiennes

Quand le climat intellectuel hexagonal devient par trop nombriliste et pesant, tel qu’en ce moment («l’anti-sarkozisme » post-soixantuitard revanchard versus le « sarkozisme » débridé, la grande querelle franchouillarde plombant tous les débats du moment…), j’ai coutume d’en profiter pour aller explorer chez nos voisins les lieux ou la pensée y ‘est plus alerte et plus dissidente; il est fréquent que mes pas me dirigent alors de l’autre coté des Alpes, ou il est rare que mes attentes ne soient pas comblées, et que je n’en revienne pas les valises chargées de précieuses productions, tels les deux remarquables essais présentés ci-dessous.


« Il migliore dei mondi possibili. Il mito della societa dei consumi » par Carlo Gambescia (Settimo Sigillo, 2006)
Dans cet ouvrage très dense qui s’ouvre sur une brillante étude anthropologique des besoins humains (chap.I « Non di solo pane ») et sur une archéologie de ce modèle (Chap.II « Il peso della storia ») , le sociologue Carlo Gambescia établit une critique argumentée et érudite de cette société de consommation qui nous impose dorénavant ses mythes et ses valeurs – toutes marchandes; il y met parfaitement en lumière les raison de sa métamorphose : si elle fut à son origine perçu comme étant oppressive et totalitaire par le monde intellectuel, elle est présentée maintenant comme étant le modèle exclusif de la liberté, inatteignable par la critique, et véritable réalisation du Pays de Cocagne (d’où le détail, en couverture, du tableau de Pieter Brueghel « Le Pays de Cocagne » ou l’on voit les poulet déjà rôtis sauter d’eux même dans le plat !). L’épilogue de l’ouvrage, optimiste, nous propose quelques orientations pour dépasser ce type d’organisation sociale basé sur le primat de l’économie, et vis-à-vis duquel on voudrait nous faire croire qu’il n’existe pas d’alternative raisonnable. Une lecture capitale dont malheureusement il n’existe pas de traduction française.

Rappelons que mon ami Carlo Gambescia est l’auteur d’un blog (en Italien) d’analyse et de réflexion métapolitique d’un très grand intérèt : http://carlogambesciametapolitics.blogspot.com/


« Il Ribelle. Dalla A alla Z » par Massimo Fini (Marsilio Editori, 2006)
Composé sous la forme commode d’un dictionnaire, ce livre retrace trente d’activité militante d’un des intellectuels les plus turbulents d’Italie, l’écrivain et journaliste Massimo Fini. Cette somme compact reprenant les différentes thématiques abordées dans ses ouvrages précédents tels que « Il vizio Oscuro dell’Occidente. Manifesto dell’antimodernita » ou « Sudditi. Manifesto contro la democrazia » – entre autre la critique virulente de la globalisation, du libéralisme économique et de ses méfaits ou celle de la démocratie représentative- présente la vue du monde originale, complète et cohérente de ce sympathique penseur dissident. Pour mieux connaître la bio-bibliographie de l’auteur et son actualité, je renvoie le lecteur sur son
site officiel et sur le site du Movimento Zero, mouvement inspiré par son Manifesto dell’antimodernita